Lors de mes études universitaires, j’aspirais à faire carrière dans le monde des affaires. Mes études et ma carrière m’ont permis de me concentrer sur cette ambition et m’ont offert de nombreuses possibilités d’apprentissage continu tout au long des années, ce qui m’a beaucoup plu, car j’aime vraiment apprendre.  

Une opportunité d’apprentissage déterminante

L’un de ces moments d’apprentissage s’est produit alors que j’étais inscrit à un programme de formation au leadership.

J’y participais en compagnie de collègues d’horizons professionnels et géographiques différents, privilégiés de faire partie de cette cohorte et désireux d’apprendre ce qu’il faut pour être un bon leader.

Ce parcours nous a permis de partager nos défis respectifs, de nous soutenir mutuellement dans la recherche de solutions et d’échanger nos points de vue sur le leadership. Et au fur et à mesure que nous avons appris à nous connaître, nous avons pu exprimer nos points forts et nos domaines d’amélioration. (Je ne suis pas un grand fan des mots « échec » et « faiblesse », je les vois comme des occasions d’apprentissage).

Je ne me souviens pas vraiment des commentaires positifs qui ont été échangés. Ce dont je me souviens très bien, en revanche, ce sont des commentaires sur les améliorations à apporter : être plus humain et moins corporatiste, faire preuve de vulnérabilité et me débarrasser de tout fausse apparence.

Plus humain? Pour quelqu’un qui travaille dans les ressources humaines, cela n’a pas été facile à entendre.

Moins corporatiste dans ma façon de me présenter? Mais je représente mon entreprise et je veux bien le faire.

Fausses apparences? C’est-à-dire, cesser d’avoir une apparence superficielle ou trompeuse…

Au début, ces commentaires m’ont fait mal. J’ai essayé de me convaincre que je faisais simplement mon travail de professionnel des ressources humaines et que je devais représenter fièrement mon organisation de la manière la plus professionnelle et la plus parfaite qui soit. 

Un style de leadership plus accessible

Il a fallu un certain temps pour que les commentaires m’aident à prendre conscience que :

  • Il n’y a pas de mal à être ouvert et à me montrer vulnérable, même dans un rôle de RH.
  • Il n’y a pas de mal à ne pas avoir réponse à tout.
  • Il n’y a pas de mal à ne pas me prendre trop au sérieux (bien sûr, tout en prenant mon travail au sérieux).
  • Il n’y a pas de mal à être simplement moi-même.

Ce moment déterminant a façonné mon approche du leadership. Aujourd’hui, le fait de manifester un intérêt sincère pour les autres, d’être curieux de leur point de vue et de faire preuve d’ouverture est essentiel pour établir des liens solides avec les personnes qui m’entourent, au sein de mes équipes, de mes clients et des parties prenantes.

Cette approche s’est avérée particulièrement utile lorsque j’ai dirigé une équipe dont l’expertise dépassait la fonction RH, ce qui m’a poussé à sortir de ma zone de confort. Dès le début, j’ai clairement indiqué que j’avais beaucoup à apprendre sur leur réalité. Je leur ai fait confiance et j’ai cherché à renforcer leur travail, ce qui a permis d’établir une solide base de confiance.

C’est à ce moment-là que les gens font un effort supplémentaire sans qu’on le leur demande :

  • Lorsqu’ils se sentent compris et valorisés
  • Lorsque leur contribution et leurs idées sont sollicitées
  • Lorsqu’ils se sentent responsabilisés, soutenus et inspirés.

Ce sont des moyens puissants pour stimuler l’engagement, en particulier lorsque nous voyons tant d’entreprises lutter pour attirer et retenir les talents. 

Communiquer en toute vulnérabilité   

Diriger les autres n’est pas toujours une tâche facile, mais elle l’est beaucoup plus lorsque les leaders parviennent à instaurer un climat de travail qui met l’accent sur le respect, la confiance, la collaboration et la transparence, ce qui permet aux membres de l’équipe d’être vraiment eux-mêmes.

Pour ce faire, les leaders doivent s’appuyer sur l’outil le plus puissant dont ils disposent : leur capacité à communiquer.

Quand on y pense, tout tourne autour de cette capacité. Partager la vision. Fixer les objectifs. Écouter. Poser des questions. Fournir des commentaires. Demander de l’aide. Demander des commentaires. Pour un leader, demander l’avis des autres exige de la vulnérabilité, de l’ouverture et de l’humilité.  

D’après mon expérience, une communication ouverte et honnête, soutenue par la vulnérabilité, met en lumière les vrais problèmes, aide les équipes à obtenir de meilleurs résultats et favorise l’épanouissement personnel et le développement du leadership.

Au fil des ans, j’ai sans doute acquis beaucoup de connaissances. Mais je sais qu’il me reste beaucoup à apprendre.

J’aime vraiment apprendre. C’est un parcours dont on ne voit pas la fin. Il nécessite une ouverture d’esprit, une soif de connaissances et une curiosité intellectuelle. Ajouter une bonne dose de vulnérabilité au mélange rend le voyage d’apprentissage encore plus agréable.

 

Voici une autre histoire sur le leadership vulnérable de ma collègue Jennifer Buckley.

Lisez l'article

Thèmes: Pour les organisations

À propos de l’auteur(-trice)

Sylvain Beauséjour, vice-président talent et culture chez Dialogue, est animé par une mission personnelle, celle de faire une différence dans le développement et la réussite des gens. Au cours des trente dernières années, il a construit sa carrière en RH dans le secteur de la santé, naviguant à travers de multiples défis organisationnels. Il est fasciné par l’importance de la culture en entreprise, les comportements humains, ainsi que par le rôle critique que jouent les leaders dans les organisations.