Par rapport aux générations précédentes, les Canadiens et les Canadiennes vivent plus longtemps et en meilleure santé. En fait, on prévoit que les personnes âgées représenteront 23 % de la population du Canada d’ici 2030. Cela représente plus de neuf millions de personnes1. Si les personnes âgées d’aujourd’hui jouissent d’une meilleure qualité de vie, cela signifie également que les Canadiens et les Canadiennes doivent faire face à de nouveaux défis. Il s’agit notamment de la sécurité financière, des logements avec services de soutien et des soins avancés pour les personnes âgées. 

Compte tenu du vieillissement de la population, un tiers des travailleurs et des travailleuses au Canada fournissent des soins à une autre personne, et dans la plupart des cas, il s’agit d’une personne âgée de leur famille2. L’expérience de chaque proche aidant(e) est unique, et de nombreux facteurs façonnent le type de soins qui est donné. Si vous envisagez de devenir un(e) proche aidant(e) ou si vous connaissez quelqu’un qui l’est, voici sept choses que vous devez savoir avant de commencer votre parcours de proche aidant(e). 

 

Réfléchissez à vos responsabilités

Bien des Canadiens et des Canadiennes occupent des emplois à temps plein, élèvent des enfants et ont d’autres responsabilités. L’ajout de la prestation de soins n’est peut-être pas réaliste pour tout le monde. Avant de vous engager à donner des soins de longue durée, tenez compte du niveau de soins dont la personne a besoin. Est-ce que cette personne est suffisamment indépendante pour accomplir des tâches quotidiennes, comme s’habiller et se laver? Risque-t-elle de se blesser sans surveillance constante? Fournir des soins à temps plein n’est pas possible pour la plupart des gens. Le partage des responsabilités avec d’autres membres de la famille ou des organismes externes peut rendre le processus beaucoup plus facile à gérer. 

 

Déterminez votre niveau de confort financier

Selon l’Association canadienne pour la santé mentale, les Canadiens et les Canadiennes dépensent collectivement plus de six milliards de dollars en frais de soins pour les parents vieillissants3. Ce chiffre grimpe à 30 milliards de dollars si nous tenons compte des absences au travail découlant de la prestation de soins. Les contraintes financières ne sont pas rares, mais elles peuvent avoir une incidence importante sur la santé mentale.

En plus du stress lié à des facteurs comme la formation et l’éducation limitées, l’incertitude quant à la santé future de la personne bénéficiant des soins, l’incapacité de gérer les demandes exigeantes et la gestion de sa propre santé, les répercussions des pressions financières sur le bien-être mental des proches aidant(e)s peuvent être énormes. (ACSM)

Si votre parent ou la personne bénéficiant de vos soins dispose d’une épargne-retraite limitée, vous devrez peut-être déterminer le montant que vous pouvez raisonnablement contribuer de votre poche. L’établissement d’un budget mensuel est un moyen efficace de déterminer ce qui est réaliste pour vous, sans sacrifier votre propre bien-être financier. 

 

Déterminez les meilleures conditions de vie

Vivre à domicile

De nombreuses personnes âgées choisissent de continuer à vivre chez elles. C’est là qu’elles se sentent le plus à l’aise et le plus indépendantes. Cependant, leur maison peut nécessiter des aménagements pour la rendre plus accessible. Elles peuvent également avoir besoin de visites régulières d’un(e) professionnel(le) ou d’un(e) proche aidant(e). Si la personne dont vous vous occupez est indépendante la plupart du temps, c’est peut-être la meilleure solution. 

 

Vivre avec un(e) membre de la famille

Vivre avec un(e) membre de la famille peut offrir aux personnes âgées les soins et la compagnie dont elles ont besoin. Si la personne dont vous vous occupez a besoin d’aide pour les tâches quotidiennes et les soins de santé non spécialisés (comme l’administration de médicaments ou la préparation de repas), cela peut être une excellente option. 

 

Vivre dans une communauté d’aide à la personne

Les personnes âgées qui sont relativement indépendantes peuvent bénéficier de l’assistance fournie dans ces communautés. L’aide aux repas, au bain, à l’habillage et au transport garantit que le (la) résident(e) reçoit l’assistance nécessaire, tout en profitant des activités sociales quotidiennes, de l’exercice et plus encore. 

 

Vivre dans une maison de repos

Si le (la) membre de votre famille a besoin d’une surveillance médicale et d’une assistance 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, une maison de repos est souvent l’option la plus sûre. 

Dressez une liste des activités quotidiennes

Pour déterminer le soutien dont une personne bénéficiant de soins pourrait avoir besoin, dressez une liste des activités de la vie quotidienne (aussi appelées AVQ). Déterminez les AVQ pour lesquelles la personne bénéficiant de soins a besoin d’aide et celles qu’elle peut faire elle-même. Y a-t-il des activités récurrentes que vous devez planifier? Allez-vous l’aider pour chaque activité, ou pouvez-vous partager les responsabilités avec une autre personne? Voici les AVQ courantes pour lesquelles les personnes âgées ont besoin d’aide :

  • La mobilité fonctionnelle, comme se mettre au lit et en sortir.

  • La planification, la préparation et la prise de repas.

  • Choisir des vêtements appropriés et s’habiller.

  • L’hygiène personnelle, comme se brosser les dents ou se raser.

  • Se laver et prendre un bain.

  • Aller à la salle de bain.

  • La prise de médicaments.

  • La gestions des finances.

  • Faire l’épicerie et acheter des produits de première nécessité.

  • Prendre soin des appareils médicaux.

  • Faire le ménage et les tâches ménagères.

  • S’occuper des animaux de compagnie.

 

Préparez-vous à vivre des interactions difficiles

Lorsque le bien-être du (de la) proche aidant(e) et de la personne bénéficiant des soins est en jeu, les tensions peuvent être vives. Pour prévenir et gérer les conflits aussi efficacement que possible, il est essentiel de planifier. Voici comment vous pouvez être proactif(-ive) et aborder les points de friction courants.

  • Manque d’intimité lors du partage d’une maison

Lorsqu’une personne bénéficiant de soins vit avec un(e) membre de la famille, l’intimité peut devenir un défi, d’autant plus qu’un grand nombre de Canadiens et de Canadiennes travaillent désormais à domicile. Mettez en place des limites respectueuses en créant un espace pour chacun(e). Soyez transparent(e) quant aux pièces qui sont privées (votre chambre à coucher, votre espace de travail ou les chambres des enfants) et celles qui sont à partager (la cuisine et le salon). 

  • Désaccords entre frères et sœurs 

Lorsque les responsabilités en matière de soins sont partagées entre frères et sœurs, des disputes sont inévitables. Soyez clair(e) sur la façon dont les tâches de soins seront partagées et divisées. Un calendrier avec des dates de soins assignées ou une liste d’activités quotidiennes peut aider à tenir tout le monde informé.

  • Manque de coopération de la part de la personne bénéficiant des soins

Avant de laisser les sentiments de ressentiment faire surface, réfléchissez aux capacités de la personne bénéficiant de vos soins. Y a-t-il des choses qu’elle peut faire seule? Comment pouvez-vous adapter les activités quotidiennes pour lui donner un sentiment d’indépendance? Essayez de l’inclure dans les décisions concernant sa santé et son bien-être (si possible) ou donnez-lui des options, afin qu’elle se sente plus impliquée.

 

Donnez la priorité à votre bien-être

Il n’est pas rare de se sentir piégé(e), seul(e), épuisé(e), stressé(e), effrayé(e) ou frustré(e). Si ces symptômes vous sont familiers, vous êtes peut-être en train de vivre un épuisement de proche aidant(e) :

  • Isolement des proches

  • Perte d’intérêt pour les passe-temps 

  • Changements dans les habitudes de sommeil, l’appétit ou le poids

  • Sentiment de désespoir ou d’impuissance

  • Augmentation de l’irritabilité

  • Épuisement physique et émotionnel

Le fait d’être proactif(-ive) quant à votre bien-être fait non seulement de vous un(e) meilleur(e) proche aidant(e), mais permet aussi de vous assurer que votre santé physique et mentale n’est pas en danger. Voici des façons faciles de prendre soin de votre bien-être au quotidien :

  1. Prévoyez des repas à des heures régulières pour éviter de les sauter.

  2. Gardez une bouteille d’eau à portée de main pour éviter la déshydratation.

  3. Établissez une routine de sommeil qui vous convient.

  4. Établissez des liens et partagez vos sentiments avec vos proches.

  5. Acceptez ou demandez de l’aide au besoin.

  6. Faites preuve de gentillesse envers vous-même si les choses ne se déroulent pas comme prévu.

 

Découvrez les ressources disponibles dans votre région

Il y a des tonnes de ressources pour les proches aidant(e)s canadien(ne)s qui sont stressé(e)s, épuisé(e)s ou qui ont tout simplement besoin d’une pause. Voici quelques endroits vers lesquels vous pouvez vous tourner pour obtenir du soutien : 

  • Les groupes de soutien virtuels et en personne permettent aux proches aidant(e)s de partager leurs émotions et leurs expériences avec d’autres personnes dans des situations semblables.

  • Les centres de jour pour adultes et les centres communautaires offrent un environnement sécuritaire où les personnes âgées peuvent profiter d’activités sociales, et où vous pourrez avoir confiance que votre être cher est entre de bonnes mains. 

  • Les services de répit offrent aux proches aidant(e)s une aide à court terme en envoyant du soutien à leur domicile ou en accueillant la personne bénéficiaire dans un établissement de soins de santé ou un centre de jour. 

Si votre proche est atteint(e) d’une maladie spécifique, communiquez avec l’organisation nationale ou locale concernée pour obtenir des renseignements sur le soutien aux proches aidant(e)s. Voici quelques exemples, parmi beaucoup d’autres : 

Quel que soit le stade où vous vous trouvez dans votre parcours de proche aidant(e), il est important de vous concentrer sur la patience, le compromis et le bien-être. Reconnaissez que vous avez besoin d’aide. Les ami(e)s et la famille peuvent offrir un excellent système de soutien, mais il est parfois nécessaire de parler à un(e) professionnel(le).

Demandez à votre employeur si vous avez accès à des services de santé mentale comme Dialogue. L’équipe de spécialistes de Dialogue peut également vous fournir des renseignements sur la résolution des conflits, la dynamique familiale et les soins aux personnes âgées. 

Faites du bien-être une priorité dès aujourd’hui.

Parlez à un(e) spécialiste de la santé mentale

 
Sources (en anglais)

Thèmes: Santé et mieux-être